Cinq conseils pour financer votre premier achat immobilier

Entre la remontée des taux et les conditions dictées par la Banque de France, devenir propriétaire est un peu plus compliqué aujourd’hui qu’hier. Surtout lorsque l’on est primo-accédant. Si c’est votre cas, ne baissez pas les bras et suivez nos conseils pour mettre toutes les chances de votre côté.

Tournez-vous vers les prêts aidés

Avant de demander un crédit immobilier à votre banquier, renseignez-vous sur les prêts aidés. Réservés aux primo-accédants ou aux foyers avec des revenus modestes, ils offrent un taux plus avantageux qu’un emprunt classique.

Le plus intéressant ? Le prêt à taux zéro (PTZ). Ce crédit sans intérêt s’adresse aux ménages n’ayant pas été propriétaire de leur résidence principale au cours des cinq dernières années. Vous pouvez alors emprunter jusqu’à 40 % du prix d’acquisition. Autre bonne nouvelle, le PTZ accorde un différé de remboursement. Les premières mensualités commencent cinq, dix ou quinze ans après le déblocage des fonds.

Si vous êtes salarié d’une entreprise cotisant auprès de l’organisme Action Logement, vous pouvez solliciter pour votre premier achat dans le neuf un prêt Accession. Proposé au taux de 0,5 %, cet emprunt d’un montant maximum de 40 000 euros est à rembourser sur 25 ans.

Enfin, le prêt d’accession sociale (PAS) et le prêt conventionné permettent de bénéficier de taux plafonnés par l’État.

Anticipez votre demande de prêt

« On ne prête qu’aux riches », affirme le dicton. Pour faire bonne impression auprès de votre banquier, inutile de sortir la montre suisse et le sac griffé. Soignez plutôt votre budget pendant les mois qui précèdent votre demande de crédit.

Commencez par mettre en place un virement depuis votre compte courant vers un compte épargne dès le début du mois. Dans l’idéal, il doit représenter au moins 10 % de votre salaire. Vous montrerez ainsi votre capacité à épargner et augmenterez votre apport.

Autre signe de votre bonne gestion budgétaire : limitez vos dépenses. Il n’est pas ici question de vous priver de tout, juste de différer les dépenses les plus importantes et les achats impulsifs. Évitez de craquer sur le dernier smartphone quinze jours avant le dépôt de votre dossier de prêt, votre conseiller financier aura moins de difficultés à défendre votre projet auprès de ses supérieurs.

Complétez votre apport

Difficile d’épargner lorsque l’on paye un loyer tous les mois. Pourtant, les banques sont peu enclines à accepter les dossiers ne disposant pas d’au moins 10 % d’apport.

Si vous ne pouvez pas réunir cette somme, des solutions existent. Action Logement octroie une subvention de 10 000 euros aux primo-accédants qui achètent dans le neuf et respectent les conditions de ressources.

Et si, plutôt que d’emprunter de l’argent à votre famille, vous faisiez appel à des professionnels ? À Paris et dans les villes où le mètre carré est le plus cher, des entreprises investissent à vos côtés. En contrepartie, vous leur remboursez leur mise, plus les intérêts, quand vous revendez votre bien.

Économisez sur les frais annexes

Lorsque vous établissez votre budget, pensez à conserver une enveloppe pour les dépenses annexes. Frais de notaire, reliquat de taxe foncière ou de charges de copropriété, travaux, assurance emprunteur… Ces extra peuvent faire flamber la note. Heureusement, vous pouvez les limiter.

Pour les frais bancaires, comme les frais de dossier, et l’assurance emprunteur, n’hésitez pas à faire jouer la concurrence. Vous pouvez même recourir à un courtier. Vous devrez le rémunérer, mais il pourra négocier pour vous des offres plus avantageuses.

Si les frais d’acquisition sont très réglementés, il est néanmoins possible d’obtenir un rabais. Certaines études notariales pratiquent une réduction sur leurs émoluments. Lorsque vous choisissez votre notaire, demandez-lui s’il applique la ristourne autorisée par la loi.

Quand vous achetez un appartement en vente en l’état de futur achèvement, que vous faites construire votre maison ou que vous devenez le premier propriétaire d’un logement terminé il y a moins de cinq ans, vous économiserez également sur les taxes et les droits de timbre dus lors de la signature de l’acte authentique. En effet, l’immobilier neuf ouvre droit à un taux réduit pour de la taxe de publicité foncière (TPF) départementale et une exonération de TPF communale. Pour un trois-pièces à 200 000 euros situé dans la région toulousaine, cela représente un gain de 10 000 euros.

Enfin, l’immobilier neuf donne aussi droit à une réduction de TVA, à condition d’acheter dans l’une des zones éligibles. Vous avez droit à une TVA au taux réduit de 5,5 % contre 20 % habituellement lorsque votre futur chez vous se situe :

• dans un quartier prioritaire de la politique de la ville faisant l’objet d’un contrat de ville,
• à moins de 300 mètres de la limite de ce quartier,
• dans un quartier faisant l’objet d’une convention de renouvellement urbain.

Osez le BRS ou la location-accession

Pour aider les primo-accédants et aux foyers les moins fortunés d’accéder à la propriété, les acteurs historiques du logement social proposent de conjuguer le statut de locataire et celui de propriétaire.

Première solution pour faire face à la hausse des prix du foncier : le bail réel solidaire. Avec lui, vous êtes du bâti, mais restez locataire du terrain. Un bail de 99 ans, renouvelable et transmissible à vos héritiers, vous est accordé contre un loyer. Cette dissociation permet de réaliser jusqu’à 40 % par rapport à une vente classique.

Dernière innovation, cette fois-ci pour pouvoir acheter même sans apport : la location-accession. Cette accession progressive est la version immobilière du leasing automobile. Vous occupez les lieux en échange d’une redevance mensuelle et disposez d’un droit d’option. Si vous décidez d’acquérir le bien, les sommes déjà versées sont déduites du prix de vente. Mais vous pouvez choisir de ne pas devenir propriétaire. Vous devez alors déménager et une partie de la redevance, la fraction acquisitive, vous est restituée.